Des fouilles historiques !
On doit la redécouverte du site gallo-romain de Sanxay, à la fin du XIXe siècle, au Révérend Père Camille de La Croix, pionnier de l’archéologie poitevine et Président de la Société des Antiquaires de l’Ouest.
Ce dernier, informé de l’existence d’un vaste gisement de ruines gallo-romaines alors qu’il fouillait un établissement plus modeste dans une localité proche, est intervenu sur ce site et a financé sur ses propres deniers la réalisation d’une importante campagne de dégagement des vestiges.
Ces premières fouilles d’ampleur, effectuées de février 1881 à octobre 1883, ont concerné une grande partie du site.
Elles ont notamment permis de dégager les principaux bâtiments publics de l’agglomération. Elles ont aussi révélé la présence d’une trame urbaine particulièrement dense, composée de rues, de maisons urbaines (domus) et d’habitations plus modestes.
Réputé pour ses qualités d’architecte, Camille de La Croix a réalisé tout au long des fouilles des relevés très précis de l’ensemble des bâtiments mis au jour. Durant toute cette période, Jean-Camille Formigé, architecte en chef des monuments historiques, a établi de nombreux plans aquarellés des principaux bâtiments antiques, léguant ainsi une documentation précieuse, tant par sa précision que par son indéniable qualité esthétique.
A la fin des fouilles, le Père Camille de La Croix a plaidé pour que le site soit racheté et conservé par l’Etat, ce qui fut partiellement le cas à partir du 24 juillet 1884 avec l’acquisition des parcelles du théâtre, des thermes et du sanctuaire.
Afin de permettre la remise en culture des parcelles appartenant à des propriétaires privés, l’ensemble des vestiges d’habitats dégagés au cours des fouilles a été ré-enfoui. Une politique de rachat progressif des terrains, conduite tout au long du XXe siècle, a finalement permis à l’Etat de se porter acquéreur de l’ensemble de ces espaces. La majeure partie du site de Sanxay est depuis lors protégée de toute déprédation et constitue une réserve archéologique de près d’une quinzaine hectares.
Après cet important effort de dégagement, des opérations archéologiques de moindre ampleur ont été conduites au cours du XXe siècle, mais il fallut attendre le début des années 1980 – et l’émergence de l’archéologie moderne – pour que de nouvelles fouilles de grande envergure soient de nouveau envisagées.
A partir de 1985, Myriam Fincker et Pierre Aupert sont intervenus sur le théâtre, le complexe thermal et le sanctuaire. Le travail de ces deux archéologues de l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (IRAA du CNRS) a permis de renouveler considérablement la connaissance de ces édifices et de porter un nouveau regard sur l’agglomération.