Antiquité et divinités...
Les hommes de l’Antiquité vivaient dans le souci quotidien de plaire à leurs dieux, ils les honoraient régulièrement afin d’obtenir et de conserver leur protection. Le sanctuaire principal de l’agglomération répondait à ce besoin et occupe une place de choix au sein de la ville.
Il domine l’ensemble du site et se compose d’un temple enclos dans un vaste péribole de plan carré bordé de portiques monumentaux.
Les fidèles accédaient à cet imposant ensemble cultuel depuis une esplanade au centre de laquelle trônait un monument de plan circulaire dont la fonction reste énigmatique. L’accès au sanctuaire se faisait par l’intermédiaire d’un escalier monumental qui menait directement les fidèles vers le temple. La partie la plus sacrée de l’édifice (cella) était accessible aux seuls prêtres et conservait la ou les statues des dieux (Apollon et peut-être Mercure). Cette cella présente un plan atypique, puisqu’elle prend la forme d’une tour octogonale haute d’environ 25 mètres, ouverte par deux portes monumentales à l’est et à l’ouest. Elle était bordée d’une galerie périphérique dont le plan, en forme de croix grecque, est unique dans le monde romain et servait d’espace de déambulation aux fidèles.
Les fouilles conduites sur ce bâtiment ont par ailleurs montré qu’une source était captée sous les fondations de la cella. Les eaux ainsi collectées – auxquelles ont accordait probablement des vertus thérapeutiques – étaient redirigées vers un vaste bassin localisé en contrebas du sanctuaire. On sait que les fidèles pouvaient se rendre au plus près de la source, sous les fondations du temple, en empruntant le couloir souterrain (haut de plus de 1,70 m) qui servait à canaliser ces eaux.
Ces éléments permettent de penser que deux cultes très différents ont donc pu coexister sur ce même sanctuaire : un culte classique en surface, organisé autour du temple et honorant des divinités issues du panthéon gréco-romain, mais aussi un culte plus souterrain, certainement lié au culte de l’eau guérisseuse, qui était, pour sa part, directement issu des croyances gauloises.